Sélectionner une page

Six enfants ont été tués par la bête du Lyonnais à Savigny

Contexte

Entre fin 1754 et 1756, on parla dans le lyonnais d’une bête féroce qui sévit dans les bois de nos cantons.

Les rigueurs excessives de l’hiver de 1754 forcèrent les animaux à se rapprocher des humains.

L’animal arriva sur Sain Bel, puis St Germain sur l’Arbresle et se réfugia ensuite dans le bois de Savigny.

On compta environ 17 jeunes personnes mordus ou tués dont 6 sur la commune de Savigny.

Les 6 victimes sur Savigny

Anne Tricaud le 27 février 1755

« Le vingt-sept février mil sept cent cinquante-cinq a été dévorée par une bête féroce qui n’a laissé d’elle que la tête toute décharnée et une légère partie des os, Anne, fille d’Antoine Tricaud, tisserand à St Bel, et de Marie Bonnet ; âgée de quatorze ans et environ un mois, étant alors domestique dans le domaine de Monsieur Ferrand, notaire à Lyon……… »

Pierre Guillon le 4 avril 1755

« Le quatre avril mil sept cent cinquante-cinq a été inhumé dans le cimetière de Savigny Pierre Guillon, fils de Barthelemy Guillon & de Françoise Fenouillet, maitre marchand à Ancy, étant au service Pierre Fenouillet a Persange , paroisse de Savigny ; dévoré la veille par une bête féroce, âgé de dix ans. Ont été présent Pierre Fenouillet & Jean Guillot, en présence de soussigné : Claude Fenouillet, Fleury vicaire »

Marie Berchoud le 6 mai 1755

« Le six mai mil sept cent cinquante cinq a été inhumée dans le cimetière de St André de Savigny Marie Berchoud, âgée de treize ans, fille de Jacques Berchoud & de Françoise Favre, habitants de Bully, demeurant chez Jacques Lepin, granger à M. le comte d’Albon ; dévorée la veille par une bête féroce. Ont été présents Jacques Lepin & Antoine Barberet qui ont déclarés ne savoir signer de ce enquis. Fleury, vicaire….. »

Jean-Marie Duboy le 28 octobre 1755

« Jean-Marie Dubost, fils de Christophe Dubost & de Claudine Thiver, habitants d’Ancy, demeurant chez Pierre Cobillion, habitant de cette paroisse ; âgé de treize ans, a été inhumé dans le cimetière de St André de Savigny le vingt-huit octobre mil sept cent cinquante-cinq, ayant été dévoré la veille par une bête féroce. Ont été présents Pierre Cobillion & Antoine Barberet, en présence de soussigné : Gaubillon, Fleury, vicaire »

Pierre Delorme le 25 juin 1756

« Pierre, fils naturel & légitime de Claude Delorme et de Barthelemie Benier, habitants de la paroisse de Courzieu, âgé de treize années ou environ, dévoré par un animal le vingt-cinq juin mil sept cent cinquante six sur la paroisse de Savigny, a été inhumé le jour suivant, avec le consentement de Mr Bernis, Curé de Savigny, dans le cimetière de la paroisse de Chevinay, où ledit défunt enfant demeurait depuis pâques ; par moi curé soussigné, et ce en présence d’Antoine Colomb, de Simon Pouchon et Claude Chambas, tous habitants de Chevinay, qui n’ont signé pour ne savoir écrire, ainsi qu’ils l’ont déclaré. Ferrand curé ».

Claudine Guillot le 21 octobre 1756

« Le-vingt-un octobre mille sept cent cinquante-six a été inhumée Claudine Guillot, fille de Jean Guillot & de Jeanne Dumas, habitants de Persange, paroisse de Savigny ; âgée de quatre ans, dévorée le même jour par une bête féroce. Ont été présents Jean Guillot père de l’enfant & Antoine Barberet, qui a signé avec nous sauf le père ne sachant  de ce enquis : A Barberet, Fleury vicaire »

Qui est la bête du Lyonnais ?

Selon l’étude faite en analysant les archives municipales des différentes communes ayant été victimes de la bête, il y aurait eu plusieurs bêtes. En effet des attaques se sont produites à 24h d’intervalles et à environ 40 km à vol d’oiseau avec le Rhône à traverser, ce qui semble impossible à une seule bête : Attaques à St Just Chaleyssin le 23/09/1755 et à Bibost le 24/09/1755.

De plus le curé de St Julien sur Bibost, le 20/04/1756 décrit 2 bêtes qui se sont attaquées , en même temps à la même victime.

Savigny aurait peut-être été le territoire de chasse de 2 bandes de 1 ou plusieurs bêtes, ce qui expliquerait le nombre de décès élevé.

Disparition de la bête de la région

La bête disparue ensuite en direction de la Loire, par les crêts d’Arjoux et du Potu en continuant ses attaques sur des bêtes et des humains.

Pour parvenir à la détruire, des battues furent organisées mais sans rencontrer la bête ce qui généra de nombreuses affabulations : hyène, loup-garou……

Quelques années après ces événements, la « bête du Gévaudan » semait la terreur aux confins de la Lozère et de la Haute Loire.

 

Représentation de la bête du Gévaudan quelques années plus tard

(sources : archives départementales et blog « explorer l’histoire »)

Patrimoine d'Hier et de Demain