Dans ce musée sont exposées et rassemblées des sculptures provenant essentiellement de la période comprise entre le XII ème et le XV ème siècle … car, en fait, l’abbaye a été un long chantier dans sa construction ou sa restauration. Ces sculptures présentent les diverses influences locales et régionales, à savoir : Lyonnais, Bourgogne, Brionnais, Velay….. que l’on peut découvrir en visitant Cluny, Vienne, Charlieu, Romans, La Chaise-Dieu….. etc
En descendant les marches, vous voyez huit colonnettes qui proviennent du cloître (XII ème siècle) en grès veiné rouge avec leurs chapiteaux à volutes (influence du Velay).
SUR LE COTE GAUCHE DU MUSEE :
1 Il y a de nombreux petits chapiteaux des XII ème et XIII ème siècle, dont celui de l’annonciation sur lequel la vierge Marie est surprise par l’annonce de l’archange Gabriel, figuré ici avec des ailes.
2 Le baptême du Christ de la fin du XIII ème siècle, en pierre jaune de Glay. Jean Baptiste (sans tête), dernier prophète de l’ancien testament, verse de l’eau sur la tête du Christ qui a les pieds dans le Jourdain. Un ange porte ses vêtements.
3 La plaque funéraire de l’Abbé MILON décédé en 1082. Cette plaque a été remise au musée en 2007 par la société d’histoire des Monts de Tarare. En effet l’Abbé MILON était prieur à TARARE avant son élection à l’abbaye de Savigny.
4 Le chapiteau de pilier d’angle « Rex Salomon » du XII ème siècle, en calcaire blanc d’influence Viennoise. Salomon est représenté avec ses attributs de roi. Sur le coté un serviteur porte un glaive … allusion au jugement entre deux femmes, rendu par Salomon.
5 Une statue de l’archange St Michel du XV ème siècle, en pierre jaune de Glay. Il terrasse un dragon qui s’accroche à son bouclier sur lequel est représentée la balance qui pèse les âmes.
SUR LE COTE DROIT DU MUSEE :
11 Le chapiteau de la tentation du Christ qui provient de la grande église St Martin (XII ème siècle), en calcaire blanc, d’influence Bourguignonne (Cluny). Le Christ, assis dans une mandorle, repousse fermement de son bras droit un animal portant des écailles. Cette sculpture très représentative du style Clunisien au XII ème siècle, fut exposée à Cluny (en 2010) lors de la célébration du 1100 ième anniversaire de la fondation de cette abbaye.
12 Nombreuses clefs de voûtes des XIII et XIV èmes siècles, en pierre jaune de Glay, en particulier un agneau pascal (dit de Cluny) et un médaillon, fleur de lys, du XIV ème siècle.
13 Un fenestrage gothique du XIV ème siècle, en calcaire blanc. Celui ci est surmonté d’un trèfle à quatre feuilles dans un arc brisé. Feuillage et tètes féminines rappellent ceux que vous avez pu voir sur la porte Guillaume d’Albon en sortant de l’église.
14 Trois écoinçons représentent des animaux, des chimères (lion et cheval) et des feuillages. Ce sont les écoinçons du jubé qui séparaient le chœur de la nef dans la grande église.
15 Culots du XII ème siècle, petits chapiteaux utilisés en support de voûte.
16 Base cubique aux armes de France, surmontée d’une couronne (XV ème siècle). Ne pas oublier que l’abbaye St Martin était royale.
AU CENTRE-COTE GAUCHE :
A Entrelacs de chancel, du jubé et morceaux de frises, disséminés dans tout le musée. Voir les entrelacs carolingiens des IX ème et X ème siècles avec des grappes de raisin.
AU CENTRE -COTE DROIT :
B Un piédroit, fragment de pilier du XII ème siècle portant l’influence du Brionnais. On ne sait s’il s’agit d’un abbé ou d’ un apôtre ? … Le drapé est antique.
C Petits chapiteaux des XII ème et XIII ème siècles tels que celui de David et Samuel d’influence bourguignonne (Vézelay). David joue de la cithare….. Samuel est assis …. et entre les deux, des moutons et des béliers.
D Chapiteau d’Adam et Eve au paradis terrestre, provient d’un atelier lyonnais. On observe dans la main d’Adam la pomme remise par Eve.
E Fragment de chancel » la Résurrection » représentant un soldat endormi gardant le tombeau du Christ. Cette image symbolise bien le texte disant » les soldats n’ont rien vu ! »
AU FOND DU MUSEE :
20 Une pierre tombale cassée et gravée (magister Johannes) en pierre blanche.
21 Le linteau de la Cène et du lavement des pieds de la fin du XII ème siècle, en grès rose-violine, provenant d’un atelier lyonnais mais avec l’influence de Cluny pour les attitudes. C’est le dernier repas du Christ avec ses douze apôtres, celui-ci au centre, est reconnaissable par son auréole :
- Sur la table il y a les signes de l’eucharistie: le pain et le vin. A l’extrémité droite de la table deux apôtres se préparent pour le lavement des pieds. A l’extrémité gauche de la table le Christ lave les pieds de Pierre,
- Au centre le Christ partage le pain et le vin et annonce la trahison de Judas. Voyez le mouvement du visage des apôtres déconcertés,
- Mais le Christ annonce que celui auquel il donne la première bouchée est celui qui va le trahir. Ainsi vous pouvez repérer aisément qui est Judas,
- Pierre tient un couteau dans la main. Quant à Jean, le plus jeune des apôtres, placé à la gauche de Jésus, il est appuyé sur son cœur. On trouve ce même thème sur les linteaux des églises de Condrieu, de Champagne sur Rhône, etc…
Que dire de plus pour la découverte des sculptures du musée ?
N’oubliez jamais qu’elles ont appartenu à un édifice religieux et chrétien. Ces sculptures étaient nécessaires à la connaissance biblique et à la formation des moines et de la communauté chrétienne de l’époque … qui n’avait pas de livre et pour qui les sculptures étaient des représentations symboliques des Saintes Ecritures.
Cette présentation correspond à notre façon de vous faire découvrir le musée lapidaire de Savigny. Naturellement il vous reste encore bien d’autres sculptures qui méritent votre attention dans ce musée.