On désigne sous le terme de « méreau » des sortes de bons qui étaient utilisés comme signes de reconnaissance, comme laissez-passer ou même comme monnaie de substitution pendant les périodes de pénurie monétaire. Ils ont été employés par les abbayes et les monastères à partir du X111 ème siècle ; ils étaient utilisés comme jetons de présence par les chanoines aux offices et leur donnaient droit à un repas ou à une portion de pain. Celui de Savigny, date du XVème siècle, mesure vingt de diamètre et est en cuivre rouge.
Il existe deux exemplaires de cette pièce, l’un au Département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque Nationale de France
et l’autre au Médaillier de Lyon du Musée des Beaux-Arts de Lyon.
Endroit : « SIGNUM SAVIGN. dextrochère vêtu mouvant de senestre tenant une crosse tournée à senestre et accosté d’une rose ». Il faut traduire ici signum par armoiries (Revue de numismatique, 1851, p. 295). La forme Savign. est rencontrée dans l’lndex général du Cartulaire de Bernard : Savigniacus, Saviniacus … (Bernard, Cartulaire de Savigny, II, p. 873).
Revers : « Croix fleur delysée cantonnée de quatre groupes de trois points »
Déjà un sceau du Xll° siècle montre saint Martin de face, tenant de la main droite une crosse tournée à senestre (A. Poisdebard, Registre de la municipalité de Savigny, 1891), dans la même position que dans les armes de l’abbaye.