Le conte de Noël de Savigny
C’était la veille de Noël, et un silence doux comme un flocon de neige enveloppait le petit village de Savigny. Les enfants sages dormaient profondément, rêvant des surprises que leur réserverait le Père Noël. Pendant ce temps dans le ciel étoilé, un éclat rouge brillant annonçait l’arrivée imminente du célèbre traîneau.
Avec un atterrissage précis, le Père Noël posa délicatement son traîneau chargé de cadeaux sur la tour de l’horloge de Savigny. Les rennes, emmitouflés dans leurs harnais scintillants, secouèrent joyeusement leurs grelots. Rudolf, le meneur au nez rouge, observa la boulangerie Jacoud en contrebas avec une petite lueur d’envie.
« Patience, mon ami », murmura le Père Noël en tapotant le flanc de son fidèle compagnon. « Une tournée de cadeaux d’abord, et ensuite, on goûtera ce bon pain que tout le monde aime. »
D’un geste rapide, il saisit son sac magique et glissa dans les ruelles de Savigny, passant de maison en maison, déposant des paquets multicolores au pied des sapins illuminés. Les rennes, de leur côté, piaffaient d’impatience sur le toit de la tour de l’horloge, humant l’air parfumé du village.
Après avoir fini sa tournée, le Père Noël, fatigué mais satisfait, remonta dans son traîneau et fit un arrêt stratégique devant la boulangerie Jacoud. Il descendit avec précaution et s’approche de la porte. Une douce odeur de pain chaud et de brioches dorées flottait dans l’air.
« Monsieur Noël ! » s’exclama Sophie la boulangère en le voyant entrer. « Je savais que vous passeriez ! Voici un pain Savignois pour vous et quelques biscuits pour vos rennes. »
« Merci mille fois, chère madame », répondit le Père Noël avec un sourire gourmand. « Rien de tel qu’un bon pain pour continuer une nuit aussi chargée ! »
Mais sa gourmandise ne s’arrêta pas là. Tandis qu’il remettait les friandises aux rennes, son regard fut attiré par les lumières tamisées du restaurant Le Clos de l’Abbaye,
« Hum… Pourquoi ne pas jeter un coup d’œil dans leurs cuisines ? » se dit-il en ajustant sa ceinture.
En un clin d’œil, il se retrouva à humer les cocottes et les plats soigneusement préparés pour le réveillon. Une douce odeur de foie gras, de truffes et de marrons glacés emplissait l’air.
Le patron Eddy surpris mais amusé, lui tendit une petite assiette.
« Tenez, Père Noël, reprenez des forces »
Les yeux brillants, le Père Noël accepta avec gratitude. « Mais surtout, ne le dites pas aux lutins ! »
Alors qu’il remontait dans son traîneau, le Père Noël jeta un coup d’œil à son reflet dans une vitrine.
« Oh là là », soupira-t-il, « après tout ça, ma barbe et mes cheveux sont en pagaille. Pas question de continuer comme ça ! »
Il fit une halte devant la devanture d’Isabelle, la coiffeuse. Sans un bruit, il entra dans le salon.
« Père Noël ! Quel honneur ! Que puis-je faire pour vous ? »
« Une petite retouche, ma chère Isabelle. Les enfants aiment me voir bien coiffé, et je ne voudrais pas les décevoir. »
Avec agilité et douceur, Isabelle peigna la longue barbe blanche et rafraîchit la coiffure du Père Noël.
« Et voilà, vous êtes parfait », dit-elle avec un sourire satisfait.
Le Père Noël lui laissa un petit paquet sous le sapin du salon.
De retour auprès des rennes, le Père Noël s’installa dans son traîneau. « Bien, mes amis, il est temps de continuer ! Mais quel merveilleux accueil nous avons eu à Savigny. »
Le traîneau s’éleva dans le ciel, et les rennes galopèrent dans l’air glacé. En bas, le village de Savigny s’endormait paisiblement, baigné par la lumière des étoiles. Et tandis qu’il disparaissait dans la nuit, le Père Noël laissa derrière lui une douce mélodie de clochettes.
« L’année prochaine, je reviendrai… et je me réserverai une table au Clos de l’Abbaye ! »
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