Eugène Guibaud est né à Savigny, à Persanges en 1909
De 1930 à 1932, il suit sa formation d’officier à l’école militaire de Saint Cyr.
À sa sortie de l’école, il choisit l’infanterie de Marine et est nommé au Sahara occidental et en Mauritanie en tant que méhariste de 1933 à 1939.
« Je me trouvais le seul européen jeté sans préparation adéquate et sans informations suffisantes dans un pays inconnu, ne disposant que des guides Maures ignorant notre langue et confrontés à des situations difficiles et parfois périlleuses…
je possédais à la fin de cette randonnée, une expérience égale sinon supérieure à celles des camarades plus anciens dans le pays…c’est ce qui a amené mes chefs à m’appeler au commandement d’un goum Maure ». Il fut chargé au service de documentation extérieure d’assurer une liaison permanente avec les autorité des deux rives du Sahara. De retour en France, en juin 1940, il tient avec sa compagnie un dernier point de résistance. « C
ette unité aura le triste privilège de tenir le dernier point de résistance de la presqu’ile du Cotentin. » Le 20 juin, il est fait prisonnier et est envoyé en Pologne.
Il s’évade en janvier 1945 à l’approche de l’armée soviétique. Rejoignant le secteur libéré, il entreprend une longue randonnée, regroupant au passage les prisonniers français libérés par les Russes. Il assumera pendant 4 mois la responsabilité et la direction de cet exode. Il est rapatrié par bateau en juin 1945.
Indochine
Dès son retour de captivité, il demande son affectation a
u 6 ème régiment d’infanterie coloniale, en partance pour l’extrême orient, et arrive en Cochinchine en novembre 1945. Remarqué lors de nombreuses opérations militaires il sera promu chef de bataillon en 1948. C’est à Tourane aussi que le commandant Guibaud rencontre M
lle Gisèle Noël, infirmière major, qui sera son épouse. Par hasard, ils rentrent ensemble en France en mai 1948 et il intègre l’Ecole de Guerre.
Ecole de guerre : 1951 – 1952
«
Mon travail est aussi intéressant que varié : problèmes d’organisation de l’armée de terre, questions relatives à l’outre mer et essentiellement à l’indochine, et à la Corée… c’est une expérience passionnante… ».
Indochine Saigon : 1952 – 1955
Promu lieutenant colonel, Eugène Guibaud repart en Indochine avec sa femme pour un second séjour ; Il est alors chef du 2
ème bureau de l’État Major des forces terrestres.
» Ces déplacements en Indochine m’ont permis de reprendre contact avec le pays, l
es autorités , les problèmes du moment… sur le plan personnel le pilote breveté de 1936 que je suis a pu expérimenter divers appareils… »
Retour en Afrique : 1956 – 1962
Devenu colonel en 1956, il retourne en Afrique où il est commandant militaire de la Mauritanie. Nommé général de brigade en 1962, il commandera la 26
ème division d’infanterie au Sahara de 1962 en 1963.
Directeur du SDECE de 1966 à 1970
En 1966, nommé par le Général de Gaulle, il prend la direction générale de la section de contre-espionnage du service de Renseignements généraux de la Préfecture de police de Paris puis est transféré à la DST.
En novembre 1970, il entre en service extraordinaire au Conseil d’État en tant que général de corps d’armée, où il restera quelques années avant de prendre sa retraite.
Retraite
Il prend sa retraite, à Persanges, avec sa femme et rédige les souvenirs de ses missions militaires. Il meurt le 28 février 2001.
- Commandeur de la Légion d’Honneur
- Grand Officier de l’Ordre National du Mérite
- Croix de Guerre 1939-1945
- Croix de Guerre des Théâtres d’Opérations Extérieures (8 citations)
Les
« Amis du Vieil Arbresle » ont édité un ouvrage qui n’est autre que la transcription de son « journal » qui leur a très gentiment été confié par sa sœur, Marie-Ange ; celle-ci vit toujours dans la propriété familiale de Persanges, si souvent évoquée par le général. La lecture des Cahiers du Général Eugène Guibaud, écrits au fil des années sur une vieille machine à écrire, nous permet de suivre sa carrière au sein des troupes coloniales, de parcourir son itinéraire qui, de la Mauritanie à l’Indochine, du Sahara à Paris, l’a mené jusqu’aux étoiles. Ces cahiers se lisent comme un roman d’aventures où transparait la grandeur d’un homme d’honneur dont la droiture n’a d’égale que la générosité. C’est aussi un émouvant livre d’histoire qui nous replonge dans ces périodes troublées qui ont précédé et suivi le conflit mondial de 1939-1945. Tout au long de ses divers commandements, par ses manières directes et cordiales, il a su attirer le respect et la sympathie de ses hommes, toujours prêt à les comprendre et les aider.