Cette route construite vers 1840 par le département du Rhône va générer un nouvel essor pour les villages qu’elle traverse: Charbonnière, Marcy l’Etoile, Lentilly, Sourcieu- les -Mines, Sain-Bel, Savigny, Ancy, Montrottier, Longessaigne, Chambost-Longessaigne pour les plus impactés.
Bien avant les voies ferrées qui ont pu en desservir certains, cette route a désenclavée de nombreux village et hameaux . Pour la vallée du Trésoncle les voies anciennes empruntaient le plus souvent les lignes de crête et il fallait escalader de petits cols où les pentes étaient raides et nécessitaient des attelages avec beaucoup d’animaux, bœufs, vaches , chevaux en renfort.
Le tracé de cette nouvelle route limite au maximum les cotes à forte pente mais multiplie le nombre de virages, car elle serpente le plus souvent à flanc de coteaux.
Les attelages pouvaient traîner des charges bien plus importantes que précédemment
C’est après cette époque que l’on voit s’ériger dans le village de Savigny, de grands bâtiments construits avec beaucoup de pierres jaunes, venues des Oncins (la nouvelle église paroissiale) ;ou de Pierre taillées en calcaire coquillé de Bully . (Façades de Magasins ,Jambages, chaînes d’angle, encadrements de portes et fenêtres de grandes dimensions, dans le village)
Ce regain d’activité de transport provoque la construction d’une belle auberge à la sortie du village;(actuelle école Saint Martin), etc.
L’entretien de ces routes se faisait tronçon par tronçon appelés canton dont une seule personne en avait la charge : le cantonnier. Son outillage était un petit barrot à bras, une brouette, une pelle, une pioche ,une faux, une grande faucille appelée volant, une serpe, une fourche, une massette à long manche pour casser les cailloux. Les routes n’ont été goudronnées que plus d’un siècle plus tard. Les bornes hectométriques servaient surtout pour évaluer le travail quotidien du cantonnier et pour situer les travaux à réaliser.
Dès leur tracé et avant leur construction, les terrains nécessaires à la construction, était acheté par le département aux propriétaires qui en exigeaient autant qu’ils le pouvaient, une indemnité .Cette bande de terrain s’appelle l’assiette de la route elle comprend la bande de roulement elle même,le ou les fossés nécessaires pour recevoir l’eau etau delà, en aval de la route, la butte qui consolide cette dernière ,de même en amont le talus jusque à sa partie la plus haute.
La largeur ainsi cédée peut être assez importante surtout dans un terrain à forte pente ou instable.
Tous les accès sur cette route son négociés avec les riverains, ainsi que la servitude pour les riverains d’accepter de recevoir les eaux pluviales. Ce règlement est toujours en vigueur, applicable et appliqué.
Jean-Noël Coquard