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Les courageuses femmes de Savigny

Qu’effectuaient les jeunes filles de Savigny, une fois par mois pendant la guerre de 14/18 ?

Pendant la guerre de 14/18 la contribution des femmes à l’effort de guerre a été totale et multiple.

Le courage des femmes et filles de la campagne a été exemplaire à Savigny comme ailleurs.

Dans l’obligation de pallier le départ des hommes valides sur le front, elles se sont retrouvées seules face à leur destin. Non seulement les travaux des champs étaient pénibles mais la réquisition des meilleurs chevaux les pénalisait encore dans leurs tâches.

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Pour l’alimentation, là aussi elle devait assumer seule l’abattage des animaux : veaux, vaches et bœufs dans le petit abattoir du village. Un grand-père plein de courage venait prêter main forte, mais souvent il devait « rendre les armes », la manipulation du merlin d’abattage était bien trop lourde pour lui.

Plusieurs femmes de Savigny avaient quitté le village pour rejoindre les services médicaux comme lingère ou aide-soignante dans les hôpitaux submergés par l’affluence des blessés.

Une fois par mois les jeunes filles de Savigny rejoignaient dès le vendredi soir la caserne de la Vitriollerie à Lyon pour effectuer des travaux de couture pour les militaires.

Ces déplacements se déroulaient à pied naturellement. La première halte était à la chapelle de Fouillet où les femmes de Sourcieux-les-mines les attendaient pour leur offrir une soupe. Après une prière dédiée aux soldats, elles rejoignaient Mosouvre puis Lentilly où le groupe grossissait à chaque traversée de village. Après un passage par le quartier de Saint Just, elles descendaient Choulans, puis traversaient la Saône et le Rhône. Elles longeaient ce dernier jusqu’à la caserne où elles étaient attendues par un copieux petit déjeuner.

Il était à environ 7 h le samedi quand elles commençaient la confection de couvertures ou de vêtements militaires, ce travail durait de 12 à 14 heures.

Il arrivait qu’elles rejoignent leurs collègues de la ville pour aider à l’expédition de l’armement depuis le parc de l’artillerie. Cet Arsenal se situait près de la caserne.

Après un moment de repos dans un petit lit de camp, le dimanche elles continuaient comme le samedi un travail sans relâche, puis vers 19h00 après une collation, c’était le retour pour être présente à Savigny au petit matin.

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copie 0 usine 14 18 ok

Ce récit est peut-être d’une grande banalité mais il nous rappelle que le mot solidarité a eu un sens fort en période difficile.

Texte d’André Bouvier paru dans le bulletin municipal de 2012

photos : archives municipales de Lyon