Importance du vin au moyen âge
d’après Danièle Alexandre-Bidon, archéologue et historienne, médiéviste, lors de l’exposition « Le vin au Moyen Age » à la Tour Jean Sans Peur à Paris en 2012.( blog l’actuduvin)
« Au Moyen Age, on ne boit pas d’eau, c’est dangereux »
L’eau polluée rend malade et sa consommation peut être mortelle. Alors au Moyen Age, le vin est un « élément clé du quotidien ».
On boit donc « du vin, uniquement du vin et beaucoup de vin » au Moyen Age, voire du cidre, du poiré pour les moins fortunés. « C’est valable pour les hommes, les femmes, et même pour les enfants. » Et il faut compter environ 3 litres de vin par jour et par personne … La production de vin à cette époque est donc « considérable » : « il y a des vignes partout ».
Tout le monde n’a pas les moyens d’avoir une cave personnelle. Ce qui veut dire que « dès potron-minet, on descend à la taverne pour prendre le petit déjeuner ». Un petit déjeuner composé de soupe (un bouillon de légume et de viande), de pain, le tout arrosé de vin.
Le vin est « un principe vital » au Moyen Age à cause de la pollution de l’eau. On s’en sert beaucoup en médecine. Pour laver les blessures (le vin fait office de désinfectant), au cours des opérations chirurgicales, pour soigner les blessures pendant la guerre. On immerge les membres douloureux dans des bains de vin et on prépare des remèdes à base de vins.
En médecine mais aussi en cuisine, le vin est partout. La majorité des bouillons contiennent du vin et sont souvent réalisés à moitié d’eau et de vinaigre. On sait ainsi que le goût pour l’aigre-doux, le mélange d’acide et de sucré, était très répandu au Moyen Age.
A raison de 3 litres de vin par personne et par jour (même si ces vins étaient moins forts en alcool qu’aujourd’hui) « il faut envisager que les gens étaient malades ».
La goutte, l’alcoolisme chronique, déformations du visages, plaques sur les joues, … que les artistes ont souvent représentés en tableaux .
Il existe déjà au Moyen Age une hiérarchie entre les régions productrices. Certains vins passent pour meilleurs que d’autres « au point qu’un poème consacré à « une bataille des vins » compare les différents crus en termes œnologiques et montre que notamment les vins de Beaune et de Bordeaux sont très réputés. La plupart du temps, on boit le vin produit à coté de chez soi, puisqu’il en est produit partout à l’époque et que le transport coûte très cher.
Qu'en dit Benoit Maillard fin du 15ème siècle ?
Dans ses chroniques, Benoît Maillard évoque régulièrement le vin,soit pour mentionner la production « grande quantité », « fort bons » ou « « absence de vin » «les vins chez nous, gens de Savigny, furent en quantité satisfaisante » Il est même parfois très précis «Et moi Benoît Maillard, grand-prieur & prieur de Courzieu, j’ai eu cette année, dans ma dime du prieuré de Courzieu, environ cinq cents ânées de vin ».
Il fait état parfois du prix « le bon vin valut trois francs de monnaie, le médiocre deux francs, le plus petit vin tourné & mélangé valut un franc de monnaie »
historique du Beaujolais
d’après beaujolais.com
- Les romains ont planté les premières vignes du Beaujolais autour du mont Brouilly.
- Au 10ème siècle : Beraud, premier sire de Beaujeu est mentionné dans une donation d’une parcelle de vigne.
- Au 13ème siècle, la seigneurie de Beaujeu a légué son nom au Beaujolais
- À la fin du 14ème siècle, le Beaujolais, choisit de ne planter que du gamay pour sa production.
- Au 16ème siècle la production de vin est marginale par rapport aux autres produits agricole et la consommation demeure locale
- Au 17ème siècle : essor du vignoble qui devient le 1er fournisseur des tavernes lyonnaises qui le sert au pot.
- 1927 : la première coopérative ouvre ses portes dans le beaujolais.
- 1937 : naissance de !’AOC Beaujolais
- 1950 : naissance de l’AOC Beaujolais villages
- 15 novembre 1951 : première commercialisation des Beaujolais Nouveaux
- 1985 : un décret fixe au 3ème jeudi de novembre, la date de mise à la consommation du Beaujolais nouveaux.
Conclusion
Au moyen âge le vin était important pour la santé mais aussi pour permettre de lever des impôts sur la récolte et sur la consommation. C’est pour cela que Benoît Maillard s’intéresse à sa production
Mais Benoit Maillard n’a pas pu fêter le beaujolais nouveau puisque c’est une création du 20ème siècle.