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L’abbaye de Savigny au Moyen âge Une puissance régionale

12Mar,2011

Conférence de  Michel Rubellin – Maître de conférences à l’Université Lumière-Lyon II
Une des quatre puissances du Lyonnais : IXe XIIe siècles
Depuis une bonne quarantaine d’années, à la suite des travaux de Georges Duby, on admet généralement qu’une très profonde transformation de la société occidentale intervient de façon brutale, en Occident entre la fin du Xe et le milieu du XIe siècle. C’est ce que les historiens ont coutume d’appeler la «mutation féodale». Fille de la croissance démographique et économique que connaît l’Occident à partir de la deuxième moitié du Xe siècle, elle se serait caractérisée par un déchaînement de la violence de la part de ceux qui portent des armes, qu’aucun pouvoir supérieur n’est plus capable de contrôler, au détriment de tous les « désarmés » (clercs, paysans), de façon à pouvoir profiter des « fruits de la croissance ». Elle aurait entraîné une redistribution des pouvoirs au plan local à travers la constitution de seigneuries à l’intérieur desquelles les puissants (= les seigneurs), qui détiennent le monopole des armes (ce sont des chevaliers), ayant accaparé des pouvoirs d’origine publique (justice par exemple) auraient exercé un pouvoir sans contrôle et souvent arbitraire à partir de leurs résidences fortifiées (les mottes castrales). Dans le même temps, et pour éviter qu’en l’absence de toute autorité supérieure les conflits entre seigneurs ne soient par trop permanents, cette nouvelle aristocratie se serait structurée et hiérarchisée par des liens de nature féodale (et familiale par le biais de mariages soigneusement arrangés). Pour réduire la violence inhérente à ces transformations, l’Église, qui en était la première victime, aurait alors initié les mouvements de Paix de Dieu, puis de Trêve de Dieu. Certes, cette vision des choses fait l’objet aujourd’hui de discussions entre spécialistes. Cela va de simples retouches à une remise en cause beaucoup plus profonde. Je me contente de le signaler ici, et pour ma part, en ce qui concerne le Lyonnais, je pense, comme je l’ai laissé entendre plus haut, qu’on assiste bien autour de l’an mil à une redistribution des pouvoirs.
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